Bilinguisme : Interview de Wolfgang Ladin (Autrichien)
L’Alsace a souvent fait l’objet de convoitises au cours de son histoire. Les puissants de ce monde se la sont arrachée, reprise, à nouveau disputée, décimant, détruisant, reconstruisant tout en soumettant la population, mais aussi en l’éduquant, l’assimilant…
La question de la langue est cruciale dans ces conditions car elle est un moyen d’assimiler une population à une nouvelle culture en pénétrant ce qu’elle a de plus intime.
Les Alsaciens ont subi moultes conquêtes et reconquêtes. Il suffit pour cela de se rappeler seulement l’histoire récente où, de 1870 à 1945, la population alsacienne a changé 5 fois de nationalité, alternativement française et allemande.
Le dialecte alsacien, plus encore que le dialecte Welche, est devenu un moyen d’expression refuge, une manière de maintenir une unité entre soi et les autres. Pendant longtemps, il fut longtemps une planche de salut face à l’adversité, une manifestation identitaire forte partagée par l’ensemble de la famille avant de perdre progressivement en représentativité à partir des années 80.
Le Linguiste autrichien Wolfgang LADIN tire alors la sonnette d’alarme. Sans une position politique forte sur le sujet du bilinguisme de la part des élus régionaux alsaciens, le processus sera difficilement réversible et l’alsacien sera prêt « pour le musée » [cf. son ouvrage Der Elsässische Dialekt-Museumsreif ?]