Combats autour de Strasbourg - 1944
23 novembre 1944, 10 h : envoi d’un message codé au Haut Commandement Allié : « Tissu est dans Iode ». « Iode », c’est Strasbourg. Strasbourg est libéré !
Le Haut commandement allié souhaitait laisser, au moins symboliquement, des unités françaises entrer dans Strasbourg. Les circonstances l’ont rendu possible : c’est la 2e Division Blindée du Général de division Philippe « Leclerc » de Hautecloque, au sein de la VIIe Armée US , qui entre la première et honore le Serment de Koufra passé en 1941.
Ce ne fut pas sans mal : la Libération de Strasbourg génère quelques tensions au sein de la coalition des Forces alliées. Le Général Eisenhower, Commandant Suprême des Armées Alliées, envisage sa libération pour début janvier 1945. De Gaulle s’insurge et menace de lui retirer l’usage des chemins de fer et les transmissions françaises au risque de pénaliser la progression des troupes.
Les alliés connaissent une crise d’approvisionnement. Deux millions de litres d’essence sont nécessaires pour chaque armée alliée, trois millions si elle a des blindés. Fin août 1944, la IIIe Armée du Général Patton reçoit 145 000 litres de carburant sur les 2,8 millions qui lui sont nécessaires. La 2e DB du Général Leclerc est contingentée, ne pouvant parcourir que quelques kilomètres par jour, en fonction de l’approvisionnement reçu. Des arbitrages donnent la priorité à une avancée large du front à destination de la Ruhr et de la Sarre. Les distances qui n’auraient nécessité que quelques jours prennent des semaines.
La plaine d’Alsace est particulièrement propice à de violents affrontements. Les armées nazies profitent des lenteurs des armées alliées pour se réorganiser et mener une contre-offensive avec leurs éléments les plus déterminés dans la Région de Colmar.