L'Alsace évacuée

L’ordre de mobilisation générale est lancé en France le 1er septembre 1939. Les populations vivant dans une bande de 8 km le long de la frontière avec le IIIe Reich sont évacuées avec quelques affaires et quelques jours de nourriture. Ces Alsaciens-Lorrains sont transportés dans des wagons à bestiaux sans connaître leur destination. Les noms des gares sont masqués pour ne fournir aucun renseignement aux espions potentiels.

Après le 10 juin 1940, les nazis demandent leur retour. Les 2/3 rentrent en Alsace-Moselle annexée.

Entre 1940 et 1943, une nouvelle catégorie de population apparaît : les « expulsés ». Ils sont environ 45 000 "indésirables" à être expulsés d'Alsace par les autorités nazies : Juifs, opposants politiques, intellectuels, Français, francophiles…

Chacun cherche un refuge en France occupée ou derrière la ligne de démarcation. Commence pour eux une vie d’errance, faite de petits boulots, de promiscuité et de quêtes de moyens de survie pendant ces années de guerre avant que ne se déploient les mesures de rétorsion nazie : arrestations, assassinats, déportations…

Certains rentrent en Alsace-Moselle après la Guerre. Leur statut d’ennemi du Reich avait conduit à la vente de leurs biens. Ils engagent de longues procédures pour en obtenir la restitution. Tous réapprennent à vivre avec ceux qui sont restés en Alsace-Moselle et ont subi l’administration nazie.