L'épuration dans le secteur public
L’épuration débute en France Libérée plus tôt qu’en Alsace où de rudes combats continuent à se dérouler jusque fin mars 1945.
Par peur que les responsables d’actions de collaboration échappent aux sanctions, certains Résistants sont tentés par des règlements de comptes expéditifs. Quelques exécutions sommaires sont ainsi perpétrées à la sauvette. La majorité des présumés coupables sont emprisonnés dans l’attente d’un procès.
Malheureusement, nombreux sont ceux qui sont internés sans la moindre action en justice.
En Alsace, du fait des destructions, les prisonniers sont parqués dans l’ancien camp de concentration de Natzweiller-Struthof et dans le camp de rééducation de Scihrmeck ce qui crée de douloureuses confusions. Les gardiens humilient et affament les prisonniers dont beaucoup n’ont pas encore été entendus par la justice.
Dans le secteur public, les fonctionnaires restés en Alsace lors de l’occupation et qui ont souhaité continuer à travailler ont dû signer un acte d’allégeance au Reich allemand et au Führer. Quelques-uns ont refusé : ils ont été expulsés ou emprisonnés par les Nazis.
Les enseignants sont le corps professionnel le plus exposé. En effet, ils ont la charge de la jeunesse et certains ont aidé activement à l’embrigadement des élèves. L’Education nationale vérifie leur engagement et leurs actions pendant l’annexion pour déterminer leur implication dans le processus de nazification.
Les Postes et Télécommunications, la SNCF de même que les administrations municipales sont aussi concernées.
Les comités d’épuration tentent de faire la part entre l’engagement individuel dans la collaboration au service de l’ennemi et les actions auxquelles il n’était pas possible de se soustraire sous peine de mettre sa vie et celle des siens en danger.