La germanisation à l'époque nazie
L’Armistice prévoit le retour des évacués d’Alsace-Moselle assuré par le Gouvernement français. Les 2/3 reviennent. Certains Alsaciens-Mosellans informés par leurs contacts de ce qui se tramait dans le Reich, refusent de subir le rouleau compresseur nazi. Leurs biens et ceux des « ennemis du Reich », expulsés et indésirables sont confisqués et vendus aux enchères.
Le 25 septembre 1940, Hitler déclare que les autorités militaires doivent traiter l’Alsace et la Lorraine non pas comme des territoires occupés mais comme une portion de la patrie elle-même. Alors que le Führer lui donne dix ans pour réussir, le Gauleiter du Land de Bade, Robert Wagner, en charge de l’Alsace annexée, s’enorgueillit d’y parvenir en cinq ans. Pour lui, tout Alsacien qui se déclare attaché à la France est un traître allemand et doit être traité comme tel, sans pitié aucune.
Les organisations nazies germanisent, embrigadent et détruisent toute trace de la double culture dans la population alsacienne. Chaque secteur de la vie dispose d’une association nazie qui encadre, formate les esprits au moyen de réunions, de défilés ou de corvées. Les plus jeunes sont mis à contribution. Le service dans la HitlerJugend devient obligatoire en janvier 1942. Les filles sont également embrigadées.
Les noms des personnes et des lieux sont germanisés, Colmar devient Kolmar. Quiconque emploie le français ou porte un béret basque est envoyé au camp de rééducation de Schirmeck. Les enseignants sont envoyés en Umschulung, un stage de rééducation et de cohésion où les valeurs nazies leur sont inculquées. Toutes les professions sont étroitement surveillées, embrigadées, formatées. Tout écart ou opposition est sévèrement puni : internement dans le camp de Schirmeck créé en 1940, déportation de la famille dans les régions intérieures du Reich, exécutions sommaires. Un régime de terreur se met rapidement en place.
Le Régime de Vichy refuse de reconnaître l’annexion de fait sans pour autant s’élever contre sa réalité et ses dures conséquences sur la population d’Alsace-Moselle soumises à cet état de fait.