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La liesse du retour à la France et le désenchantement

Galerie des Glaces : Salon de la Signature de la Paix, Château Versailles, 28 juin 1919 © Château de Versailles / Service des archivesGuebwiller, 17 novembre 1918, réception des Français - cote Archives d'Alsace - Colmar 9Fi2359

Guebwiller, 17 novembre 1918, réception des Français - cote Archives d'Alsace - Colmar 9Fi2359

Depuis 1871, la France entretient le souvenir de l’Alsace-Lorraine au moyen de commémorations, de baptêmes de rues en leur honneur et par le biais de l’école publique. Les lectures données aux enfants valorisent le courage, l’amour de la Patrie comparé à l’attachement filial et entretiennent la nostalgie des Provinces perdues. Des sentiments patriotiques, de revanche sont instillés dans les jeunes âmes pour les préparer à, un jour, se mobiliser pour aller les reprendre tandis que, dans le même temps, des relations diplomatiques et économiques se tissent à nouveau entre les ennemis de jadis.

En 1914, l’heure de la Revanche sonne. L’enclave française dans la Vallée de Thann, établie dès septembre 1914, est un petit coin de France en terre alsacienne.

Fin 1918, l’accueil enthousiaste réservé aux troupes françaises s’explique par le soulagement des populations. C’est la fin d’une tuerie aveugle, le retour de la paix tant attendue. Les habitants espèrent la fin de la famine, le retour à un approvisionnement normal et le retour des hommes dans leur foyer.

Très vite, incompréhensions et maladresses blessent les habitants : commissions de triage et attribution de cartes d’identité spéciales (en fonction des origines des ascendants des habitants), différenciations, expulsions, sanctions, francisation, obligation de se couler dans le moule culturel français. Les populations subissent à nouveau des injonctions leur intimant l’ordre de renoncer à ce qui a fait leur vie pendant plus de 40 ans. Elles sont sommées de s’assimiler, de ne plus utiliser l’alsacien rappelant par trop l’allemand. Pour la plupart des habitants d’Alsace, le français est devenu véritablement une langue étrangère. Les enfants sont punis lorsqu’ils n’emploient pas le français à l’école.

Les Français, bercés par une nostalgie idyllique des Provinces perdues, découvrent une réalité très éloignée de ce qui leur a été enseigné. Le déploiement de cette nouvelle administration française est un véritable choc des cultures pour la population.

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