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Dans les structures sociales

Les religions investissent massivement le champ social. Cela est dû principalement à trois facteurs en grande partie spécifiques à l’Alsace : l’installation en 1907, par le régime allemand, d’une législation favorable aux associations, censée favoriser la germanisation de la société, mais aussi l’émulation entre catholicisme et protestantisme, et enfin la lutte commune contre la diffusion du communisme et du socialisme. Un chiffre simple permet de se rendre compte de l’ampleur du phénomène : en 1940, la région compte 15 000 associations pour une population de 1,2 millions d’habitants, soit une pour 80 personnes. 

Les catholiques étaient déjà actifs avant l’annexion de 1871, par le biais notamment des cercles populaires (Volksvereine) ou ouvriers (Arbeitsvereine) en opposition au patronat souvent protestant. Mais c’est la loi allemande sur les associations de 1907 (en France, son équivalent date de 1901) qui déclenche une floraison sans précédent de structures confessionnelles dédiées au développement du sport, de la culture et des loisirs. L’Avant-garde du Rhin (AGR), fondée en 1898 sous le nom d'Elsaessicher Turnerbund, regroupe ainsi plusieurs dizaines de milliers de personnes au début des années 1920. En 1932 sont créées la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) dans les villes, et la JAC (Jeunesse Agricole Chrétienne) dans le monde rural, avec des dizaines de sections tant féminines que masculines. 

Les mouvements de jeunesse alsaciens apparaissent. Ainsi, en 1914, on compte 34 groupes de l’Evangelischer Jünglings- und Mädchenbund. Les colonies de vacances apparaissent dès 1881 et le scoutisme protestant, catholique ou juif, fleurit dans les années 1920, tandis que la Ligue de l’enseignement, créée dès 1866, développe son réseau d’éducation populaire laïque. 

Face aux nouveaux défis sanitaires et sociaux de la vie moderne et industrielle, les religions rivalisent d’initiatives. Du côté protestant, l’Innere Mission (la Mission intérieure / SEMIS) créée en 1848, est reconnue d’utilité publique en 1883. La Croix bleue ouvre 12 restaurants sans alcool. L’Arbeitshof fondé en 1911 propose une activité rémunérée à des ouvriers au chômage ou handicapés, en particulier la collecte de vêtements ou la brocante. L’aide sociale permet de combattre la prostitution. L’abbé Cetty, curé de Saint-Joseph de Mulhouse de 1889 à 1918, est une figure charismatique du « catholicisme social ». Dans sa paroisse ouvrière, il crée des coopératives, un service de formation et de retour à l’emploi, et même une caisse Raiffeisen qui finance la construction de près de 1 500 logements ouvriers. Les religions proposent un réseau d’accueil au service des personnes âgées ou handicapées et des jeunes sans ressource : le Sonnenhof est créé en 1876 ; le Bruckhof, en 1885. Ces institutions sont reconnues et aidées par le Ministère français après la Libération et participent d’un réseau national. 

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